Des Mésangéens descendants de Henri IV ?

L’abbé Edouard TAVERSON, qui fut vicaire de la paroisse de 1937 à 1940 et qui a de nombreuses attaches familiales à Mésanger, a fait d’importantes recherches généalogiques qui tendent à prouver que HENRI IV aurait de nombreux descendants ici (dont lui-même et l’auteur). Voyons les faits :

Le 5 février 1575, HENRI IV qui n’était encore que HENRI de NAVARRE, s’évade de la cour de France et erre sur les chemins de l’Ouest entre LA FLECHE et NIORT, hébergé de château en château. Pendant cette période, il aurait eu une liaison passagère avec une demoiselle BORRé de laquelle serait né un fils, Hervé, fin 1576 ou début 1577. Cet Hervé BORRÉ épousa vers 1603 Perrine LE BRETON, née en 1582 de Pierre LE BRETON et Etiennette HAMON au village de la Rousselière. De ce mariage BORRÉ-LE BRETON, sont nés au moins sept enfants et leurs descendants, en raison de leur origine, furent longtemps appelés dans la région, par manière de surnom et avec un certain respect, les BORRÉ-BOURBON, bien que les registres paroissiaux ne les mentionnent que sous le nom de BORRÉ.

Qui étaient ces BORRÉ ?

On les trouve cités dans les actes de la Quétraye – dont ils étaient vassaux – dès le début du XVIe siècle et particulièrement en 1525 et 1545. A cette époque, ils sont possesseurs d’un fief ou vavassorie à la Gréhondière (alors de la paroisse de MéSANGé). La branche mâle est souvent citée au cours des XVII et XVIIIe siècles sous la désignation de Sieurs de la Gréhondière, de la Moynie, de la Sébillière, etc… Ce sont des notables importants qui ont offices de notaires royaux, de Syndics de la Ville d’ANCENY aux Etats Généraux de BRETAGNE, etc… (voir Histoire de MÉSANGER, tome 1 page 94).

L’abbé TAVERSON tire ses sources de professeurs du Collège Saint Joseph d’ANCENIS qu’il a connu au temps de sa jeunesse et dont beaucoup étaient originaires de communes voisines et de vieux curés de la région qu’il a longtemps fréquentés, toutes personnes bien informées de l’histoire et même de la petite histoire locale. Ceci n’était pas rapporté par manière de légende, mais comme un fait connu et de notoriété publique.

Il semble que ce soit une fille de Jehan BORRÉ, Sieur de la Gréhondière, qui, en 1576 aurait rencontré le futur HENRI IV. Où ? Quand ? Comment ? c’est ce que nous aimerions savoir. Si elle est issue cette demoiselle BORRÉ, des BORRÉ sieurs de la Gréhondière, elle n’était pas une simple paysanne et pouvait être la suivante d’une châtelaine, chez qui HENRI de NAVARRE aurait trouvé hébergement. Quoi qu’il en soit, l’événement a été suffisamment connu pour marquer les esprits et perdurer dans la mémoire de la population.

La brache mâle de ces BORRÉ est depuis longtemps éteinte, mais par les femmes elle est largement perpétuée et de nombreuses familles mésangéennes ont cette ascendance. Elles descendent donc, par bâtardise, de nos rois de France et par la mère de HENRI de NAVARRE, Jeanne d’ALBRET, des rois d’Espagne et des empereurs de CONSTANTINOPLE. Elles ont donc quelques gouttes de sang royal et impérial dans les veines !

Source : Histoire de Mésanger de Gilbert CHERON – Tome II – pages 223-224 (Recopie intégrale du texte)